1. |
Au Bar Chez Manon
03:02
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Accoté au Bar Chez Manon
Un refuge pour les fauchés
J’endors la fatigue avec l’alcool
Le chansonnier joue du Piché
Accoté au Bar Chez Manon
Un bonhomme un peu mêlé
Commande un whisky on the rocks
Puis il s’approche pour me parler
Il m’dit
J’voulais être aimé
J’ai manqué mon coup
P’tit gars fait pas comme moé
Tu vas finir voyou
Délaissé à un an
Sont jamais revenus me chercher
J’étais le p’tit crisse d’la cours d’école
Lui qu’on voulait faire trébucher
Être cassé, c’est gênant
J’ai commencé à voler
Une nuit, j’suis rentré dans un bloc
Les policiers m’ont épinglé
Moi s’tsé
J’voulais être aimé
J’ai manqué mon coup
P’tit gars fait pas comme moé
Tu vas finir voyou
Y voulait être aimé
Y’a manqué son coup
Un p’tit gars abîmé
Qui a fini voyou
J’ai quitté le Bar Chez Manon
Sans savoir son prénom
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2. |
Septembre
03:17
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Septembre 79
Il a mis ses habits neufs
Du haut de ses 5 ans
Il salue ses parents
Sa casquette, son sac à dos
Il sourit pour la photo
Il s’assoie à l’avant
Il regarde droit devant
Le ciel est beau
Quand revient septembre
La lumière change
L’horizon semble immense
Sous le ciel de septembre
Septembre 87
Il pousse sa planche à roulette
Du haut de ses 13 ans
Il croit en son élan
Nouvel école cet automne
Il se prend pour un homme
Il roule en rêvant
Il regarde droit devant
Le ciel est beau
Quand revient septembre
La lumière change
L’horizon semble immense
Sous le ciel de septembre
Septembre 90
Il veut devenir guitariste
Du haut de ses 16 ans
Il s’inspire des plus grands
Dernière soirée d’été
Il chante dans un party
Il se sent bien vivant
Il regarde droit devant
Le ciel est beau
Quand revient septembre
La lumière change
L’horizon semble immense
Sous le ciel de septembre
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3. |
Un homme de bien
02:21
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Je livre
L’autre moitié du livre
Jusqu’au dernier chapitre
J’espère que je serai
Un homme de bien
Pour les miens
J’arrive
J’approche de la rive
À l’heure de ma dérive
J’espère avoir été
Un homme de bien
Pour les miens
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4. |
Le jour se lève
03:09
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Le jour se lève
J’ai pas pu m’endormir
Dans ton sommeil
J’en profite pour t’écrire
À quoi tu rêves
Quand tu peux t’assoupir
Le jour se lève
J’ai pas pu m’endormir
Le soleil plombe sur le givre dans la vitre
Mes larmes inondent la lettre que j’t’ai écrite
Le jour se lève
Du bout des lèvres
Tu échappes un soupir
Est-ce un réveil
Je dépose tous mes livres
Je tends l’oreille
J’la colle à ton respire
Du bout des lèvres
Tu échappes un soupir
Le soleil plombe sur le givre dans la vitre
Mes larmes inondent la lettre que j’t’ai écrite
Le jour se lève
À quoi ça sert
De vouloir se mentir
Si on s’aime
Pourquoi s’laisser souffrir
Le cœur sincère
Je te laisserai partir
À quoi ça sert
De vouloir se mentir
Le soleil plombe sur le givre dans la vitre
Mes larmes inondent la lettre que j’t’ai écrite
Le jour se lève
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5. |
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6. |
La nouvelle saison
03:08
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Tu as vécu longtemps sous un ciel voilé
Figé par la peur ton cœur morcelé
Tes nuits faisaient mal
Comme un chien qui mord
Tu restais éveillée
Prisonnière de ton corps
Mais depuis quelques temps le ciel s’est ouvert
Après les jours pluvieux le gris tourne au vert
Le vent est doux
Les feuilles poussent dans le frêne
Les kids jouent dans la rue
Les outardes reviennent
Tu la sens sur ta peau la nouvelle saison
Ses rayons de soleil inondent la maison
Tu enlèves ton manteau dans la cour il fait beau
Tu sors de ton sac ton recueil de Rimbaud
Quand sous l’ciel de midi
Tu noircis tes cahiers
C’est pour aplanir
Ton vernis écaillé
Tu la sens sur ta peau la nouvelle saison
Ses rayons de soleil inondent la maison
Après les douceurs des soirées d’été
Au retour de janvier et des tasses de thé
Tu prendras tes raquettes
Pour dompter l’hiver
Et au bout du sentier
Tu réciteras ces vers
Je la sens sur ma peau la nouvelle saison
Ses rayons de Soleil inondent ma maison
Tu la sens sur ta peau la nouvelle saison
Ses rayons de Soleil inondent la maison
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7. |
Dormir tout l’hiver
03:12
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Les blues en début d’semaine
Une nuit su’a corde à linge
On se réveille à peine
On enlève nos épingles
Novembre entre en scène
Dehors tout est gris
L’horizon est blême
Les arbres amaigris
Toutes les feuilles sont mortes
Imaginer
Dormir tout l’hiver
Hiberner
Comme l’ours dans sa tanière
S’encabaner
Fermer les paupières
Imaginer
Dormir tout l’hiver
Dimanche, on change l’heure
Il fait d’plus en plus froid
J’me verrais ben ailleurs
Quelque part avec toi
Dès les premiers gels
Se mettre à l’abris
Prévoir le réveil
Quand les saules auront fleuri
J’feel comme la marmotte
Imaginer
Dormir tout l’hiver
Hiberner
Comme l’ours dans sa tanière
S’encabaner
Fermer les lumières
Imaginer
Dormir tout l’hiver
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8. |
Faut pas tu slaques
03:16
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5 heure et demi
La sortie du lit
Au mois de novembre
Y fait noir dans chambre
Capitaine Crunch
Pogne la boîte à lunch
Réveille les jambes
Les vidanges attendent
Un autre jour en arrière du truck
À ramasser votre stock
Pas l’temps de niaiser, y’est payé à semaine
Pour s’en clairer, faut qu’y s’démène
Il sait pus trop ce qu’il veut faire
Mais il sait ce qu’il veut pus faire
Lève les sacs
Faut pas tu slaques
Enweye un autre bac
Faut pas tu slaques
Donnes y la claque
Faut pas tu slaques
Enweye un p’tit sacre
Faut pas tu slaques
Maudit Tabarnac
Faut pas tu slaques
4 heure et demi
Enfin vendredi
Débouche une bière
C’est pas la dernière
Y’attend une fille
Elle est ben gentille
Pas sûr qu’il l’aime
Y va y faire d’la peine
Y’a des soirs, y’en a plein son truck
Y trouve pas l’fond d’son bock
Sa job, ses dates, ses déboires
Y’a des soirs, y s’tombe sur les nerfs
Il sait pus trop ce qu’il veut faire
Mais il sait ce qu’il veut pus faire
Lève les sacs
Faut pas tu slaques
Enweye un autre bac
Faut pas tu slaques
Donnes y la claque
Faut pas tu slaques
Enweye un p’tit sacre
Faut pas tu slaques
Maudit Tabarnac
Faut pas tu slaques
5 ans et demi
Sur les prêts et bourses
À lire Trotsky
Platon et Proust
Mais là, tu t’trouves moins smart
Tu t’prends pus pour Socrate
T’as pus trop d’l’air
D’un bachelier
Avec ta chienne
Pis tes caps d’acier
T’as étudié les grands penseurs
Fais qu’asteur
Pense à c’que tu veux faire
Si tu sais c’que tu veux pus faire
Lève les sacs
Faut pas tu slaques
Enweye un autre bac
Faut pas tu slaques
Donnes y la claque
Faut pas tu slaques
Enweye un p’tit sacre
Faut pas tu slaques
Maudit Tabarnac
Qu’est-ce que tu fais avec ton bacc
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9. |
Y fait beau à matin
02:26
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Y fait beau à matin
J’marche tout seul s’ul bord du chemin
Les passants m’envoient la main
Y fait beau à matin
Y’annonçaient d’la pluie
La météo c’est comme la vie
Pas moyen d’être ben précis
Sur c’qui s’en vient
Sur qu’est-ce qui suit
Y’annonçaient d’la pluie
Mais là
La route splitte en quatre
Pas d’annonces, pas d’pancartes
Y’a rien non plus sur la carte
Que j’ai serrée dans mon sac
Tantôt, juste avant que j’parte
La route splitte en quatre
Dis-moi c’que j’vais faire
Si j’me trompe, si j’me perds
Si j’marche une journée entière
Sous l’soleil dans la poussière
Si la nuit tombe
Si j’vois pus clair
Dis-moi c’que j’vais faire
Y fait beau à matin
J’marche tout seul s’ul bord du chemin
J’sais pas c’qui m’attends demain
Mais y fait beau à matin
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10. |
Amédée
03:30
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C’matin, Amédée sort marcher
Il salue les passants
Toujours trop pressés
Bien qu’il soit frêle et ridé
Ses yeux brillants
Encore éveillés
Ont vu la télé noir et blanc
Les chevaux labourer dans les champs
L’hydro arriver dans les rangs
Les Expos, le Démon blond
Tes yeux verts
Amédée
Tu les as ouverts
Pour que ton sort s’améliore
Après sa 5e année
Il fût assez grand
Pour se débrouiller
Pas l’choix, fallait travailler
Avec le temps
Ses mains usées
Ont buché au Lac-St-Jean
Arpenté la Manicouagan
Applaudi Michel Chartrand
Pour finir au volant d’un camion
Tes vieilles mains
Amédée
Tu les as usées
Pour que ton sort s’améliore
Des jours, des mois, des années
À arriver tard
Souvent, les p’tits étaient couchés
Tu montais les border
Malgré les remords
Ton cœur voulait leur donner
Une enfance entourée de confort
À rêvasser, à jouer dehors
Où l’école est un trésor
Léguer, c’que t’avais pas pu avoir
Ton grand cœur
Amédée
Tu leurs as donné
Pour que leur sort s’améliore
Un jour d’automne
Tu t’envoleras
Comme une feuille dans la brise
Laissant un héritage
Aussi grand qu’une église
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DANS L'SHED New Richmond, Québec
Les Gaspésiens Éric Dion et André Lavergne sont des complices musicaux depuis bientôt 20 ans. En spectacles ils installent des grooves endiablés et ponctuent leurs performances de sections improvisées hautes en couleur. Ils interprètent des compositions aux accents folk-country-blues et pigent également dans le répertoire traditionnel du sud des États-Unis. ... more
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